Quand l’enfant a peur de perdre quelqu’un qu’il aime
Une peur profonde, souvent silencieuse
Chez certains enfants, une peur peut s’installer sans bruit : la peur qu’un parent, un grand-parent, une personne aimée disparaisse. Ce n’est pas toujours une peur de la mort au sens strict. C’est souvent une angoisse floue, mais très forte :
« Et s’il lui arrivait quelque chose ? »
« Et s’il ne revenait pas ? »
« Et si je restais seul(e) ? »
Cette peur peut apparaître après un événement marquant :
-
un retard imprévu,
-
une hospitalisation,
-
un départ prolongé,
-
une séparation ou un divorce,
-
un deuil dans l’entourage,
-
ou parfois sans événement précis, juste parce que l’enfant grandit, observe, comprend que les adultes ne sont pas invincibles.
Comment elle se manifeste
L’enfant ne va pas toujours dire qu’il a peur de "la mort" ou de "perdre quelqu’un".
Il va plutôt :
-
devenir plus collant ou anxieux à la séparation,
-
faire des cauchemars,
-
poser des questions insistantes sur ce que font les adultes,
-
inventer des scénarios tristes,
-
ou au contraire devenir silencieux, en retenant tout.
Il peut aussi dire des phrases comme :
« Tu vas revenir ? »,
« Et si tu tombais malade ? »,
« Moi, je veux pas que tu partes. »
Comment aider un enfant à traverser cette peur
-
Écouter sans minimiser.
Éviter les "Mais non, t’inquiète pas", et plutôt dire :« Je comprends que tu puisses avoir peur. »
« C’est vrai que parfois, on s’inquiète pour ceux qu’on aime. » -
Mettre des mots simples sur ce qu’il ressent.
« Tu te demandes si je serai toujours là ? »
« Tu as eu peur que je ne revienne pas, c’est ça ? » -
Rassurer avec des repères.
Parler des routines, de ce qui est stable, de ce que l’enfant peut contrôler. Ex. :« Même quand je suis loin, je pense à toi. »
« Voici où je vais, et voici quand je reviens. » -
Créer des rituels de lien.
Un mot dans le sac, un dessin dans la poche, une chanson du soir… Ces petits gestes aident l’enfant à se sentir connecté, même en l’absence. -
Accueillir les émotions sans chercher à les effacer.
C’est en pleurant qu’on évacue la peur, pas en la niant.
Une histoire pour accompagner en douceur
Dans l’histoire de Théo et le souffle de la tempête, une petite fille, Tali, vit cette peur : son papa s’est absenté un peu trop longtemps… et depuis, elle ne parvient plus à se sentir rassurée.
Elle garde tout à l’intérieur, jusqu’à ce que Théo l’aide à souffler sa peur, mot après mot.
Cette histoire peut aider les enfants à se sentir moins seuls, à comprendre qu’il est possible de dire ce qu’on ressent, même si ça fait peur.
Laissez un commentaire